Francisque Breluru est décédé

Ancien combattant du Mont-Mouchet

Blessé à Paulhac-en-Margeride (Lozère) le 2 juin 1944

Francisque Breluru est décédé. Son avis de décès a paru, lundi 4 septembre 2017, dans les éditions du Puy-de-Dôme (Auvergne-Rhône-Alpes, France, Europe) du quotidien La Montagne.
Nous avons rencontré, pour la première fois en 2005, Maurice Francisque Breluru, né le 17 mai 1923 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), grâce à notre ami Stéphane Luc-Belmont, qui a été son chef de maquis.
Dans son livre De l'Ombre à la lumière, Maquisards d'Auvergne 1942-1945, Stéphane Luc-Belmont a évoqué brièvement l'histoire de Francisque   il avait comme pseudo son premier prénom, alors que son prénom usuel était Maurice –, un des trois blessés au cours des combats du 2 juin 1944, sur la commune de Paulhac-en-Margeride (Lozère, Occitanie, France, Europe), sur le versant sud du Mont-Mouchet. Les deux autres blessés étaient Claude et Robert Lévy, de la 3e Compagnie du Mont-Mouchet, comme lui.
Pour notre part, après l'avoir interviewé, nous avons fait paraître son témoignage dans Auvergne 1945 - Les chemins de la victoire, hors-série de La Montagne (2005), puis dans Tout un Monde au Mont-Mouchet, que nous avons publié en 2014.
En 2015, il est fait chevalier de la Légion d'honneur.
Nous présentons à ses enfants, Marie-Paule et Dominique, nos plus sincères condoléances.

© Manuel Rispal, mis en ligne le 4 septembre 2017.

Madeleine Tourrette-Moreau, résistante et déportée, est décédée

➽ 15 août 2017

Madeleine Tourrette, résistante et déportée (1924-2017)


La résistante et ancienne déportée Madeleine Tourrette-Moreau, plus connue sous le nom de Mado Tourrette, est décédée le 15 août 2017, à Marcenat (Cantal - Auvergne-Rhône-Alpes - France - Europe).
Née le 20 janvier 1924 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), Mado Tourrette a été une active résistante avec toute sa famille. Son père, Henri Tourrette, ajusteur chez Michelin, qui habitait rue Diderot à La Plaine de Montferrand (section importante de la ville de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme), était au cœur de la mise à l'abri de jeunes qui refusaient de partir au travail obligatoire en Allemagne ou en Autriche. Il leur donnait des points de chute dans les maquis, avec le mot de passe pour le contact.
Mado était agent de liaison. 
Dans la nuit du 10 au 11 janvier 1944, le SD allemand (Sicherheitsdienst, service de sécurité) arrête trois membres de la famille Tourrette, à leur domicile : Henri, le père, René, le frère, et Mado. Ils sont conduits à la villa du 2 bis avenue de Royat à Chamalières (Puy-de-Dôme). Henri est torturé à mort, le 11 janvier 1944. René et Mado sont transférés à la prison militaire allemande du 92 à Clermont-Ferrand, contrôlé par le SD allemand. Mado nous a confié avoir été internée dans la chapelle, désaffectée, vaste pièce dont les fenêtres donnaient sur le bâtiment administratif situé rue Pélissier.
René est déporté par le convoi I.172 (nomenclature FMD) parti le 22 janvier 1944 de Compiègne (Oise) pour Buchenwald (Allemagne). Il est immatriculé sous le n° 42334, voisin de celui de son beau-frère, Jean Bonnet (42336), arrêté au domicile des Tourrette, où le SD a tendu une souricière après leur arrestation.
Dans ce convoi se trouvaient un certain nombre de raflés de Billom et de sa région (voir Billom 1941-1943), comme Roger Bellanger, Henri Bourgois, Robert Coudert, Guy Gouttebessis, Emile Perol, Paul Rudel, Jean Valet, Lucien Vergne. Notre ami Paul Santoni faisait également partie de ce convoi de type "opération Meerschaum" (écume de mer).
René reviendra de déportation en 1945. Jean Bonnet décède en déportation à Dora (Allemagne), le 9 avril 1944. 
Mado est transférée de Clermont-Ferrand au fort de Romainville (actuel Seine-Saint-Denis), puis déporté depuis Paris, le 18 avril 1944, dans le convoi I.204 (nomenclature FMD) à destination de Ravensbrück (Allemagne). Elle est dans le même convoi que sa sœur, Germaine Tourrette-Bonnet, épouse de Jean, et que Simone Leclanché, de Clermont-Ferrand. Elles sont libérées le 5 mai 1945, au Kommando d'Holleischen (Tchécoslovaquie). A Holleischen se trouvait également la Catalane Neige Roger (Neus Catala). Dans le même convoi se trouvait Hélène Passerat, qui a donné naissance à notre ami Jean-Claude Passerat-Palmbach, né en déportation.
Dans les années 1980-1990 et début des années 2000, Mado Tourrette a témoigné dans les écoles, collèges et lycées, le plus souvent en compagnie de Tonio Leclanché, frère aîné de Simone Leclanché, et parfois avec Lucie Aubrac, et souvent avec Jean-Claude Passerat-Palmbach.
Les obsèques de Mado Tourrette ont eu lieu samedi 26 août 2017, à 11 heures, au crématorium de Crouël à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme - Auvergne-Rhône-Alpes - France - Europe). 
Nous présentons nos condoléances à sa famille, et notamment à notre consœur, Martine Hermant. 
© Manuel Rispal, mis en ligne le 23 août 2017, modifié le 08 août 2017.


Dernière parution (novembre 2017) : Le Barrage SEC tome 1 Construction


Le Barrage SEC :
Saint-Étienne-Cantalès – Saint-Gérons 
sur la Cère (Cantal) 1930-1946

Tome 1. De la construction à l’inauguration
par le général de Gaulle et le sultan du Maroc
par Manuel Rispal, historien de terrain




La construction du barrage de Saint-Étienne-Cantalès (Cantal, région Auvergne-Rhône-Alpes) a été un des plus grands chantiers qu’a connu ce département, entre 1930 et 1946, avec la génération de travaux annexes (batardeau de Pradel - pont routier de la Marie sur l’Authre (commune de Lacapelle-Viescamp) - viaduc ferroviaire SNCF du Ribeyrès sur la Cère (à cheval sur les communes de Lacapelle-Viescamp et de Pers, maintenant Le Rouget-Pers) - poste de transformation électrique Gatellier (sur la commune de Saint-Étienne-Cantalès) - barrage de la retenue de Nèpes ( commune de Saint-Gérons et de Laroquebrou) - cité de Pradel). En plus des communes citées, le lac de retenue borde les communes d’Omps, de Saint-Mamet-la-Salvetat et d’Ytrac.
Ce barrage, situé sur la Cère (120 km) et qui absorbe dans sa retenue son confluent avec l’Authre, est un régulateur de la rivière Dordogne, qui irrigue, en aval de Bretenoux (Lot), les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine. Le barrage SEC (initiales de Saint-Étienne-Cantalès), conçu par l’ingénieur André Coyne, est construit, durant la Seconde Guerre mondiale, par des salariés de la Société des forces motrices du Cantal, des entreprises André Borie, Entreprise Industrielle et autres. Le livre contient des photos d’époque, souvent datées, des histoires humaines et des photos de la vidange de 1999. Il rend hommage aux artisans de cette œuvre collective enrichie de créativité individuelle, dont celle de Santiago Rubió, grand-père de l’auteur, ingénieur réfugié républicain espagnol.


Photos de couverture. – Le barrage de Saint-Étienne-Cantalès, le 23 août 1941
(© cliché Fernand Roblin. Collection Manuel Rispal). 

Portraits. – René Grégoire, ingénieur ESTP responsable du chantier pour l’entreprise André Borie, par ailleurs chef de l’Armée secrète du Cantal (© collection Manuel Rispal).
André Coyne, ingénieur et concepteur de plus de 55 voûtes de barrage dans le monde entier (© famille Coyne).
René Druilhe, ingénieur ESTP, photographe amateur et résistant, mort en Déportation à Ebensee (Autriche) (© famille Druilhe).
Fernand Roblin, photographe du chantier issu de l’école Estienne (© familles Druilhe et Roblin).
Albert Bories, charpentier de l’entrprise Borie et résistant, mort pour la France au Mont-Mouchet lors des combats de Clavières (Cantal), le 11 juin 1944 (© famille Bories).
Santiago Rubió, ingénieur réfugié espagnol, qui a notamment étudié sur maquette la forme du tremplin en « saut de ski » pour l’évacuation des crues du barrage SEC (© familles Druilhe et Rubió).
Le général Charles de Gaulle, qui a inauguré le barrage, le 1er juillet 1945, avec le sultan du Maroc (futur Mohammed V) et son fils, le jeune Moulay Hassan (futur Hassan II) (© Service cinématographique à lʼarmée. Collection Manuel Rispal).
Jacob Nudel, électricien et résistant,  mort pour la France au Mont-Mouchet lors des combats de Clavières (Cantal), le 11 juin 1944 (© famille Nudel).
André Delord, dessinateur de la Société des forces motrices du Cantal et résistant (© Manuel Rispal).
Marco Hernandez, magasinier et porte-mire (© Manuel Rispal).
Alphonse Lacroix, mécanicien et conducteur d’une locomotive convoyant le granite de la carrière du Ponthal à la centrale de concassage du barrage SEC (© Manuel Rispal).
Françoise Delché-Couderc, secrétaire sur le chantier (© Manuel Rispal).
René Brice, gendarme de Laroquebrou, résistant et combattant au Mont-Mouchet lors des combats de Clavières (Cantal), le 11 juin 1944 (© Manuel Rispal).
Cyprien Clèdes, garde-vanne mort en accident du travail (© famille Clèdes).
Jean Lavaissière, ouvrier mort en accident du travail (© famille Lavaissière).
Pierre Pagès, conducteur de travaux (© Manuel Rispal).





  



A paraître aux Editions AUTHREFOIS :
  • Mémorial de la Plaine à Clermont-Ferrand
  • André Jamme, instructeur saboteur et Compagnon de la Libération
  • Mémorial de la prison militaire allemande du 92 à Clermont-Ferrand
  • Le Barrage SEC, tome 2. -  Résistance et Déportation



ÉDITIONS AUTHREFOIS

Pourquoi notre maison d'édition s'appelle 

Authrefois avec un "h" ?

Nos livres évoquent principalement des épisodes de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale. Histoire comporte déjà un "h". La vallée qui coule non loin du siège de la maison d'édition est celle de l'Authre, longue de 42 km, affluent de la Cère. L'histoire se passe nécessairement "autrefois". La confluence des deux mots donne "Authrefois".
La marque Éditions Authrefois est déposée à l'INPI.



L'Authre prend sa source à plus de 1.000 m, à Bertail, au nord du hameau de Houade, dans la commune de Lascelle, qui possède un bassin versant donnant sur cette rivière et un autre sur la Jordanne. Puis la rivière traverse les communes de Laroquevieille, de Marmanhac, de Jussac, de Reilhac, de Naucelles, de Crandelles (pour quelques mètres), d'Ytrac, de Saint-Paul-des-Landes, de Lacapelle-Viescamp, toutes situées dans le Cantal (Auvergne-Rhône-Alpes - France - Europe). La confluence avec la Cère se trouve en dessous des eaux de la retenue du barrage de Saint-Etienne-Cantalès, quand la Cère a contourné le méandre du Puech-des-Ouilhes.



© Manuel Rispal. Mis en ligne le 17 août 2017.

La Farandole des Mots-Interview exclusive


➽ 23 juillet 2017

Isabelle et Marie-Christine 

cultivatrices de culture à Saugues

(Haute-Loire - Auvergne-Rhône-Alpes - France - Europe)




Isabelle Allès et Marie-Christine Palheire tiennent la librairie La Farandole des Mots, 2, rue Saint-Louis à Saugues (Haute-Loire). Leur action en faveur de la lecture et de la culture en pays sauguain connaît un pic, chaque année, lors de la fête de la Madeleine, avec la tenue d’un salon du livre. Elles en sont les chevilles ouvrières, épaulées par la municipalité, les services techniques de la ville et des associations de Saugues.


Isabelle Allès et Marie-Christine Palheire conseillent les éventuels acheteurs de livres, sur leur stand au salon du livre de Saugues. © Manuel Rispal.

Votre librairie est un point-presse. Comme Saugues est situé en limite de départements et de régions [pour un titre de journal, quand le point-presse est situé en limite de la zone de diffusion, on appelle cela une marge], que constatez-vous ?
Isabelle. Ici, tous les titres se vendent, aussi bien L’Eveil de Haute-Loire, que La Montagne, que La Tribune, que La Ruche, que La Lozère nouvelle. Nous sommes à une charnière.
La librairie propose quels types d’ouvrages ?
Isabelle. – Des albums avec des photos, des romans (nationaux ou de terroir), nous répondons aux demandes de commandes. Nous avons un rayon enfants, qui va des tout-petits aux ados, avec les BD et les livres de poche…
Quel type de clientèle avez-vous ?
Isabelle. – Vraiment un peu de tout.  A partir d’un certain âge, les enfants choisissent eux-mêmes.  Tout dépend de l’éducation qu’ils ont reçue.  On assiste toutefois à un recul de la priorité donnée à la lecture par rapport à d’autres tentations ou sollicitations.
Comment s’organise la venue des auteurs lors de la foire du livre de Saugues ?
Isabelle. La mairie a une liste d’auteurs de Saugues et du canton. Nous proposons de faire venir des auteurs qui ont des nouveautés. Un tiers des auteurs passe par nous.
La mairie de Saugues s’appuie sur votre expérience et votre compétence ?
Isabelle. Davantage qu’auparavant.
En plus du salon organisez-vous des séances de dédicaces à la librairie ?
Isabelle. Oui, à Noël, Pâques, avant la fête des Mères, et durant l’été. C’est la période que préfèrent les auteurs. Comme beaucoup de librairies, nous manquons de place et, le plus souvent, à cette période, les auteurs présentent leurs livres devant la librairie. L’été est plus propice, également en raison de la fréquentation touristique. Toutefois, l’impact des ventes en dédicaces a baissé, au cours des dernières années.
Voyez-vous des ados venir fureter dans les livres de la librairie ?
Isabelle. C’est rare. Ils sont tellement dans les réseaux sociaux (par Internet). Je pense que pour certains, cela ne leur vient même pas à l’idée qu’il existe des magasins pour vendre des livres. Quand un jeune vient voir si nous avons un livre, il dit parfois, si nous ne l’avons pas : «  Non, ce n’est pas la peine. »
      Mais nous pouvons vous le commander.
      Ah bon ?
Alors que c’est une des bases du service rendu au client par le libraire. Ils ont tellement grandi devant les écrans que tout passe par là, pour la majorité d’entre eux.
Comment voyez-vous votre avenir comme libraires à Saugues ?
Marie-Christine. Les dix premières années ont été difficiles, car nous avions les emprunts à rembourser. A présent, en raison de la concurrence des commandes par Internet mais aussi du démarcharge des écoles par des sociétés dotées de service commercial et qui consentent des remises, l’avenir de nos dix prochaines années paraît incertain. Nous avons des clients parmi les écoles, mais nous n’avons pas le temps de les démarcher systématiquement, ni les moyens de consentir des remises au point que nos marges seraient critiques.
Pour un salon du livre comme celui organisé pour les fêtes de la Madeleine, qui prend en charge l’installation du chapiteau ?
Marie-Christine. C’est la mairie de Saugues. Sur nos indications, elle envoie également les invitations aux auteurs, éditeurs et exposants culturels. Pour notre part, nous assurons l’accueil les auteurs, le jour J.
Et les repas ?
Marie-Christine. La mairie les prend en charge. Une association assure la prestation [cette année, le panier-repas a été particulièrement apprécié]. Nous avons plaidé auprès de la municipalité du fait que la prise en charge des repas par la municipalité permettait l’encouragement à avoir un plateau conséquent d’auteurs et de créateurs, ce qui favorise la culture à Saugues.
© Propos recueillis par Manuel Rispal, le 23 juillet 2017. Mis en ligne le 16 août 2017.