Rencontre avec Max Gallo (7 janvier 2009)

Max Gallo nous a reçus à son domicile pour une interview

Préparant alors un hors-série sur Alexandre Varenne, fondateur de La Montagne, ami de Jean Jaurès, nous cherchions un grand témoin qui pouvait nous parler de ce dernier, grande figure de l'histoire de France. Or Max Gallo a publié, en 1984, une biographie, Le Grand Jaurès (Robert Laffont).
En consultant sa biographie, nous observons des points communs : un grand attachement à la République, toujours perfectible, mais préférable à d'autres régimes, et le fait que l'on soit titulaire d'un CAP (mécanicien-ajusteur pour Max Gallo, maçon pour nous).
Dans la lettre de demande d'interview que nous lui avons adressée, le 8 décembre 2008, nous signons en rajoutant « Journaliste et historien, titulaire d’un CAP de maçon. »
Assez rapidement, le rendez-vous est pris. Ce sera à son domicile.
Dès que nous sommes reçus, avec le photographe de presse Michel Wasielewski, qui était sorti de sa retraite pour nous accompagner, Max Gallo demande lequel de nous deux avait le CAP de maçon.
Malgré des parcours incomparables, ce point commun a été un sésame.
Une fois les présentations faites, nous nous asseyons à une table, face à lui et à une bibliothèque d'érudit.


« De toute ma carrière, c’est la première fois que je reçois un livre d’un auteur, raconte 
le photographe de presse Michel Wasielewski, à l'issue de l'interview du 7 janvier 2009. C’est toujours le rédacteur qui le recevait, jamais moi. Max Gallo est vraiment sympa. J'ai également apprécié de dialoguer avec lui. » © Michel Wasielewski, 2009.

Et nous avons droit à une deuxième touche personnelle. Max Gallo est né le 7 janvier 1932 à Nice (Alpes-Maritimes). Le rendez-vous ayant lieu le 7 janvier 2009, il nous annonce qu'il nous reçoit « le mercredi 7 à 77 ans », référence à « Tintin, le journal de tous les jeunes de 7 à 77 ans ». Mais autant la publicité tintinophile pouvait être reprise, autant la phrase de Max Gallo ne pouvait faire mouche que ce jour-là. Il pouvait éventuellement la resservir un 7 d'un autre mois de l'année 2009, mais nous en avions eu la primeure.
Nous ne revenons pas sur le contenu de l'interview, parue en 2009 en hors-série de La Montagne (Dans les Pas d'Alexandre Varenne, page 27).

Max Gallo à son bureau.
 © Michel Wasielewski, 2009.

En remerciement de l'accueil que Max Gallo nous a réservé, nous lui avons écrit une lettre, le 10 janvier 2009, en revenant sur le CAP-point commun. Précisons que nous étions alors journaliste et secrétaire de rédaction, évoquant un temps où le montage des pages d'après les maquettes était finalisé à l'atelier avec des ouvriers du livre. 
«  Nous avons apprécié que vous ayez capté le clin d’œil sur le CAP. Nous avons toujours attiré l’attention des jeunes journalistes stagiaires d’été sur le fait qu’il valait mieux qu’ils serrent la main (éventuellement, pour les jeunes femmes, qu’elles fassent la bise) aux ouvriers du livre, chaque jour et pas seulement quand il y avait un souci (une bande de brome à faire ressortir, une page à reprendre,...). Certains de mes confrères appréhendaient de descendre à l’atelier pour le montage des pages. Ils serraient la main uniquement quand ils avaient un problème. Cela prend du temps de serrer les mains à une cinquantaine de personnes. Mais en cas de souci, la réaction (avouée ou inavouée) était : « Mon pote, toi qui viens me chercher uniquement quand tu as besoin de moi, tu attendras que j’ai fini mon travail. »
Max Gallo est décédé le 18 juillet 2017.

© Manuel Rispal. 2017