Agnès Varda et les Justes parmi les Nations

Agnès Varda et les Justes parmi les Nations au Panthéon



Au début de l’année 2006, Agnès Varda nous appelle pour évoquer un ami commun, Ernest Nives, raflé fin août 1942 à Lespardellière de Saint-Etienne-des-Champs (Puy-de-Dôme, Auvergne-Rhône-Alpes, France, Europe), et rescapé du camp de concentration de Blechhammer (alors en Allemagne, maintenant en Pologne), dont la mère, raflée avec lui, n’est pas revenue d’Auschwitz (Pologne). Ernest Nives avait créé et financé, en France, une exposition sur l’antisémitisme du Moyen Âge à nos jours. Agnès Varda faisait partie du comité d’honneur qui soutenait cette initiative, tout comme Peter Brook et Anne Sinclair. Aux Etats-Unis, Ernest Nives était expert-comptable spécialisé dans la production cinématographique.
Avec Anne-Marie Coffi, alors assistante mémoire de l’Office national des Anciens combattants du Puy-de-Dôme, nous avions retrouvé, en 2002, la ferme où Ernest Nives travaillait avant d’être arrêté, avec sa mère, à Lespardellière de Saint-Etienne-des-Champs, le même jour que d’autres Juifs autrichiens réfugiés à Herment (Puy-de-Dôme).
Nous avions retrouvé la trace d’Ernest Nives, à New York. Il a traversé l’Atlantique pour assister à la cérémonie inaugurale de la stèle à la mémoire des Juifs déportés à Herment et dans le secteur, début janvier 2003. Son exposition a été présentée au CRDP de Clermont-Ferrand et, assisté de Françoise Fernandez, historienne, Ernest Nives a donné une conférence particulièrement émouvante, au CRDP.
Alors qu’Agnès Varda préparait la scénographie et les courts métrages pour la cérémonie en l’honneur des Justes de France, au Panthéon, elle nous appelle pour nous demander la couleur des uniformes de la Milice française. Une fois la réponse obtenue, elle nous invite à passer à son cher Ciné-Tamaris-maison d’habitation-salle de montage.
Son dernier film sorti alors était Les Glaneurs et la Glaneuse (2000), suivi de Deux ans après (2002), où elle observait ces personnes « invisibles » qui survivent dans les villes et dans les champs. Avant que ce problème de société et de survie dans la difficulté ne claque au grand jour, elle a su en parler et témoigner concrètement, avec sensibilité et curiosité .
Invité par la présidence de la République et par le Comité français pour Yad Vashem à assister à la cérémonie pour les Justes de France, le 18 janvier 2007, au Panthéon, nous avons recroisé Agnès Varda. En dessous de la coupole, elle avait disposé une scène sphérique ornée de portraits de Justes parmi les Nations. Durant la cérémonie sont projetés deux films dont elle contera les enjeux lors d’une interview réalisée par Antoine de Baecque, en avril 2007 :
« Parvenir à faire ressentir l’histoire et la persécution des Juifs en dix minutes, synthèse nécessaire pour que les gens restent voir les films et soient touchés. Les gestes de l’ignominie: le tampon, l’étoile jaune, l’arrestation. Et puis la vie à la campagne, c’est le parti que j’avais choisi, le comportement des paysans, leur générosité quotidienne, les risques pris, tout cela pour des enfants qu’il fallait nourrir et cacher. Je voulais raconter cette histoire avec un certain naturel, en faisant sentir les enfances, leur solitude, la peur omniprésente, mais aussi la découverte de la campagne. »
Lorsque les Justes ont agi pour sauver des Juifs, parce que ce sont des enfants, des femmes et des hommes, pourchassés, persécutés, traqués, aucune médaille, aucune récompense ne leur était promise. On ne leur garantissait pas une gloire, même de Résistance civile. Ils ont agi en toute humanité, en quasi clandestinité, faisant honneur à l’humanité toute entière. Mais, ce jour-là, au Panthéon, Agnès Varda mettait en scène leur ensemble de sauvetage au niveau national, après les honneurs rendus par les cérémonies locales organisées par le Comité français pour Yad Vashem, par la remise de la médaille des Justes parmi les Nations, plus grande décoration décernée au nom de l’Etat d’Israël.
Manuel Rispal.
© Texte et photomontage Manuel Rispal, d'après ses photos du 18 janvier 2007. Mise en ligne le  2 avril 2019.

Hommage à Marie-Louise et Joseph Rovan

16 mars 2019

Les chaussettes bleues


Marie-Louise Rovan est décédée le 11 mars 2019 à Paris. Nous l’avons rencontrée fin juillet 2004, aux obsèques de son mari, Joseph Rovan, décédé le 27 juillet 2004, à Saint-Christophe-les-Gorges (Cantal, France).
Ayant évoqué brièvement la raison de notre présence aux obsèques de son mari, qui avait été déporté de Compiègne (Oise, France) à Dachau (Allemagne), du 2 au 5 juillet 1944, dans le même train que notre grand-oncle, Fric Armangué, Marie-Louise Rovan nous a raconté brièvement comment Joseph avait rencontré Edmond Michelet à Dachau.
Retour sur une histoire extraordinaire.

En fait, Joseph est né Rosenthal à Munich (Allemagne), le 25 juillet 1918, dans une famille d’origine juive mais convertie au protestantisme.
Mais, pour Hitler, il était juif. Ses parents émigrent en France, dès 1933, et Joseph les rejoint en région parisienne, en 1934. Il est scolarisé en seconde au lycée Carnot à Paris, où il a comme camarade Pierre Citron (1919-2010), fils d’un imprimeur en braille.
Après les combats du début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint ses parents au Cheylard (Ardèche, France), puis refuse de partir aux États-Unis. Il rencontre au Cheylard Jean-Marie Soutou (1914-2003), secrétaire de rédaction de la revue Esprit. Quand ce dernier va au siège de la revue, à Lyon (Rhône, France), il lui demande de le rejoindre.
Joseph lui sert d’agent de liaison, notamment avec l’équipe des Cahiers du Témoignage chrétien, dirigée par le RP Pierre Chaillet. Entrant en clandestinité en août 1942, Joseph s’occupe du service des faux papiers, essentiel pour le sauvetage de résistants, de réfractaires au STO (Service du travail obligatoire) et de réfugiés. Pour cette tâche, il compte sur l’aide d’Albert Sciaky, né à Lyon le 6 août 1918, dans une famille d’émigrés juifs italiens passés par Salonique, ville ottomane avant 1912 peuplée majoritairement par des Juifs espagnols chassés par un décret de l’Alhambra, en 1492, lors de l’Inquisition. Albert Sciaky était poète et écrivain sous le nom de François Vernet. Pour la Résistance, son pseudo est « le Zébu » mais il dispose d’une autre identité, Henri Bernard, sous laquelle il est arrêté à Paris par le SD allemand (Sicherheitsdienst, service de sécurité), le 10 février 1944, puis interné à la prison de Fresnes (alors en Seine, France).
L’écrivain Patrick Modiano a identifié à Fresnes l’inscription gravée sur le mur de sa cellule (cellule 218, deuxième division) à Fresnes :
Zébu arrêté le 10-2-44
Suis au régime de rigueur
Pendant 3 mois interrogé
Ai passé la visite le 8 juin
Le lendemain de l’arrestation d’Albert Sciaky, Joseph Rosenthal l’est à son tour, à Paris. Interné aussi à Fresnes, il s’y convertit au catholicisme. Il est inscrit sous l’identité de son camarade de classe du lycée Carnot, Pierre Citron, également lorsqu’il est interné au camp de transit de Compiègne, puis déporté à Dachau par le Train de la mort, du 2 au 5 juillet 1944.
Il faut rappeler que Joseph est né à Munich en 1918. Dachau, où il arrive alors qu’il a encore 25 ans, est à une vingtaine de kilomètres de sa ville de naissance.
Albert Sciaky est dans le même train, sous l’identité d’Henri Bernard. Durant le voyage, lors des stationnements sous les températures caniculaires des 2 et 3 juillet 1944, entre Compiègne et Bar-le-Duc (Meuse, France), 520 des 2152 déportés du convoi perdent la vie. Les survivants arrivent hagards à Dachau. Dans les bagages des déportés, exposés en vrac à l’arrivée, Albert Sciaky a la surprise de découvrir un exemplaire de son dernier roman, Vous ne mourrez nullement, de François Vernet.
En contact avec Jean Lassus, professeur de lettres de l’université de Strasbourg, repliée à Clermont-Ferrand, Albert Siacky et Joseph Rosenthal forment au sein du camp de Dachau un Club des intellectuels, moyen de résister aux entreprises destructrices de la culture par le nazisme. Les sept membres de ce club affichent leur admiration pour Jean-Paul Sartre et l’existentialisme.
Responsable du mouvement de Résistance Combat pour la région R5 (en gros, le Limousin), Edmond Michelet (1899-1970) est arrêté, le 25 février 1943, à Brive-la-Gaillarde (Corrèze, Limousin, France). Il est interné à Fresnes jusqu’au 30 août 1943, date à laquelle il est déporté en Allemagne, où il arrive le 1er septembre (Neue Bremm), par le même convoi que Jacques Renouvin (1905-1944), responsable national des corps francs de Combat, arrêté lui aussi à Brive. Après un internement dans plusieurs prisons allemandes, Edmond Michelet arrive au camp de concentration de Dachau où, par son charisme et son empathie, il fait montre d’une autorité naturelle et il est au centre d’un réseau d’informations et d’entraide. Edmond Michelet rajoute «  délirants » quand il cite le Club des intellectuels.
Alors qu’Albert Sciaky – que Michelet ne connaît que sous le nom d’Henri Bernard – est alité au Block 9 du Revier (l’infirmerie) de Dachau, atteint par le typhus, Edmond est gardien de nuit. Il est intrigué par un garde-malade qui veille au chevet d’Henri Bernard-Sciaky : il s’agit de Pierre Citron-Rosenthal.
Edmond Michelet écrit dans Rue de la Liberté :
« Je l’avais tout de suite repéré, à cause d’une somptueuse paire de bas de laine bleue dont il faisait étalage… J’appris que cet insigne lainage aurait été tricoté par une des chargées de mission de Témoignage chrétien, que j’avais reçue plusieurs fois [à Brive] avant mon arrestation, Germaine Ribière. Nous découvrions ainsi, Citron et moi, une première relation commune. Bien d’autres allaient suivre. »
Germaine Ribière est née le 13 avril 1917 à Limoges (Haute-Vienne, Limousin, France). Résistante dévouée au sauvetage des Juifs, elle rejoint le RP Chaillet à Lyon, qui dirige Les Cahiers de Témoignage chrétien. C’est elle qui crée la fausse carte d’identité de Jean-Marie Soutou, ce qui le sauve de la déportation. Elle contribue au sauvetage de Juifs en Haute-Vienne, en Creuse et dans l’Indre. Dans ce cadre, elle a pu rencontrer Edmond Michelet. De même, pour la fabrication des faux papiers en région lyonnaise, elle côtoyait Joseph Rosenthal. On ne sait quand elle trouvait le temps de tricoter des chaussettes. Peut-être lors des interminables trajets en chemin de fer à travers la zone sud.
Joseph raconte la scène des chaussettes ainsi, dans Contes de Dachau (pages 50-51) :
« Lors d'une des visites de Michelet, nous fîmes connaissance personnellement, grâce à la magnifique paire de chaussettes bleues que Germaine Ribière avait tricotées elle-même et qu'elle m'avait envoyées à Compiègne ; du fait de la pénurie qui régnait à la Kleiderkammer [au magasin d'habillement de Dachau], j'avais pu les conserver quand nous fûmes amenés à la douche. Michelet, avisant ces pièces d'habillement dont la couleur était aussi aveuglante que peu ordinaire, me demanda d'où je les tenais. Surpris et prudent, je répondis "d'une amie", sur quoi Michelet poursuivit son interrogatoire  en s'enquérant si cette amie n'était pas de Limoges. Ma réponse étant affirmative, il s'écria : "Alors elle s'appelle Germaine ; et j'ai les mêmes". Nous sûmes ainsi définitivement, et pour les vingt-six ans à venir, que nous étions du même bord. »
Joseph revient sur cet épisode, en 1999, dans sa conférence Vingt-trois guerres pour faire l’Europe.
« Michelet était un des rares politiques [à Dachau]. Alors il allait voir s'il y en avait d'autres. Il tomba sur moi et me dit : « Monsieur, vous avez de magnifiques chaussettes bleues. » On nous avait laissé nos chaussettes parce que les SS n'avaient pas assez de chaussettes pour les 4.000 Français qui étaient arrivés d'un seul coup. Et je lui dis : « Monsieur, pourquoi vous me dites cela ? » « Parce que j'ai les mêmes. » La même camarade de résistance avait tricoté les mêmes chaussettes pour ceux qui allaient partir en déportation. C'est la deuxième fois qu'un choix a décidé de ma vie. Je suis resté le second d'Edmond Michelet pendant vingt-cinq ans parce que nous avions les mêmes chaussettes dans un camp. »  
En fait, comme Edmond Michelet et Joseph Rosenthal sont passés par le camp de transit de Compiègne, ils ont tous deux reçu de Germaine Ribière un colis avec de belles chaussettes bleues. Germaine Ribière avait une bonne connaissance des itinéraires des personnes internées, avant leur déportation. Compiègne était le passage obligé des déportés non identifiés comme Juifs (lesquels transitaient par le camp de Drancy). Par des colis acheminés par la Croix-Rouge, il était possible pour la famille ou des amis de « ravitailler » des personnes internées. C'est ainsi que ces chaussettes bleues envoyées à Compiègne à deux périodes et deux personnes différentes ont permis de re-tricoter un réseau d’amitié à Dachau.
L’attachement de Joseph Rovan au Cantal venait de son mariage, en 1958, à la mairie du 7e arrondissement de Paris avec Marie-Louise Paule Palmyre Delrieu, née à Aurillac (Cantal, France), le 23 octobre 1924. Elle est la fille d’Amable Jules Delrieu, négociant, né à Labrousse (Cantal), le 13 janvier 1879, et de Marie Dorothée Elmire Marceline Griffol, sans profession, née à Saint-Christophe-les-Gorges, le 12 février 1892. La maison familiale des Griffol est devenu le havre de ressourcement de la famille Rovan, nom que Joseph a été autorisé à porter de manière officielle par un décret présidentiel de 1959.
Lors des obsèques de Joseph, en 2004, le RP Jacques Sommet (1912-2012), déporté à Dachau par le convoi du 19 juin 1944, avait tenu à témoigner, à 91 ans, et à officier auprès du père Jean-Claude Marcenac, secrétaire général de l'évêché de Saint-Flour, et de l'abbé Frédéric Delaval.
Nous avions appris le fin mot de l’histoire sur la fausse carte d’identité « Pierre Citron ». Joseph Rosenthal savait que son meilleur copain d’école s'était engagé au Maroc durant la guerre. Il prit son nom pour fabriquer une fausse identité et c'est ainsi qu'il fut inscrit sur les listes du camp de Dachau. Le vrai Pierre Citron, militaire libérateur des camps envoyé en Allemagne, se présenta dans le camp où Joseph était resté, après sa libération, vers mai 1945, pour secourir ceux qui en avaient besoin. Et, un court instant, on crut que le vrai Pierre Citron était un usurpateur, Joseph « Pierre Citron » étant très connu.
Albert Sciaky est mort à Dachau, le 27 mars 1945, un mois avant la libération du camp.
Germaine Ribière a été reconnue Juste parmi les Nations en 1987. Elle est décédée en 1999.
Manuel Rispal.
Bibliographie :
Rue de la Liberté, par Edmond Michelet, 1955, Editions du Seuil.
Contes de Dachau, par Joseph Rovan, 1987, Julliard ; 1993, Seuil.
Vingt-trois guerres pour faire l’Europe, conférence de Joseph Rovan, 1999. 
Dora Bruder, par Patrick Modiano, 1999, Folio.
Dans La Libération désirée tome 2 Massif central, par Manuel Rispal, 2016, Editions Authrefois, nous publions l’intégralité du carnet ramené de déportation par Patrice Berméjo, survivant du Train de la mort (2-5 juillet 1944), avec le mémorial des 153 morts dans ce train et issus du Massif central. Nous avons reconstitué le train, wagon par wagon, en positionnant 11 % des 2152 déportés. Nous donnons des indications précises pour que les familles des victimes de ce crime de guerre et celles des déportés de ce train puissent avoir le maximum d’éléments pour faire le deuil ou pour effectuer des pèlerinages correspondant à la réalité historique.
Recherches complémentaires : Fondation pour la mémoire de la Déportation, transport I.240 (2 au 5 juillet 1944 entre Compiègne et Dachau), Livre-mémorial des déportés de France..., tome 2, 2004, Editions Tirésias.
Archives départementales du Cantal, état civil commune d'Aurillac (naissances 1924).

© Manuel Rispal. Mis en ligne le 16 mars 2019. Modifié le 15 avril 2019.

Index des noms cités dans Le Barrage SEC Saint-Etienne-Cantalès - Saint-Gérons

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Le Barrage SEC Saint-Etienne-Cantalès - Saint-Gérons 1930-1946
Tome 1 De la construction à l'inauguration par le général de Gaulle et le sultan du Maroc

Afin de faciliter les recherches des noms cités dans le livre Le Barrage SEC Saint-Etienne-Cantalès - Saint-Gérons 1930-1946 Tome 1 De la construction à l'inauguration par le général de Gaulle et le sultan du Maroc, paru en avril 2017 et réédité en novembre 2017 aux Editions Authrefois, nous en publions la liste dans ce blog.
Le barrage SEC Saint-Etienne-Cantalès - Saint-Gérons est situé dans le Cantal, en Auvergne-Rhône-Alpes, France, Europe, près du Lot (Occitanie) et du Limousin (Nouvelle-Aquitaine), sur la rivière Cère, grossie par la Jordanne et l'Authre, affluent de la Dordogne. Le barrage est géré par EDF et il fournit de l'énergie hydroélectrique.
© Manuel Rispal - Éditions Authrefois.

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La Libération désirée tome 2 Massif central

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© Manuel Rispal - Éditions Authrefois.

Hommage à des Justes parmi les nations

Ces Justes nous ont quittés, nous ne les oublions pas

Merci pour ce qu'ils ont fait



Marthe Barnet, née Cambou, décédée le 22 novembre 2018, à l'âge de 99 ans, est à notre connaissance la dernière des Justes parmi les nations que nous avons pu rencontrer et avec qui nous avons pu dialoguer. La cérémonie d'incinération a eu lieu lundi 26 novembre, à 14 heures, au crématorium de Dax (Landes).
Avant elle, d'autres Justes parmi les nations nous ont quittés. Cela a été toujours une perte douloureuse mais leurs actions pour le sauvetage ds Juifs, au péril de leurs vies, sont exemplaires et riches de fraîcheur, de ruses, de courage, de résistance civile à la barbarie nazie à tel point que leur disparition ne peut effacer leur noblesse d'âme pour le respect de l'être humain, de l'autre, quel qu'il soit.
Mis en ligne le 26 novembre 2018. © Manuel Rispal. 

Pourquoi La Libération désirée est un tome 2 ?

C'est le tome 2 des trois précédents livres


Dans La Libération désirée tome 2 Massif central, nous apportons des suites d'enquêtes des livres Billom 1941-1943, Tout un Monde au Mont-Mouchet et Chouette, Noisette et Luzettes tome 1.
Nous sommes historien de terrain et éditeur. Gardant la maîtrise de ce que nous publions, nous avons la chance d'avoir des contacts directs avec des acteurs de la Seconde Guerre mondiale et/ ou avec leurs ayants droit. Les séances de dédicaces, les salons du livre, les conférences, les appels téléphoniques, les contacts établis grâce aux informations (adresses, numéros de téléphones et adresses mail, listes de noms cités dans les livres) contenues sur notre site (resistance-auvergne.blogspot.fr), nous avons la chance de pouvoir compléter des enquêtes déjà parues dans un livre.
Prenons l'exemple de Karol Pajer. Cet antinazi slovaque s'est réfugié en France. A Vence (Alpes-Maritimes), il est recruté comme instituteur pour former des jeunes Juifs sortis des camps du Sud avec la procédure d'abandon d'enfants, dont la destinée aurait pu être une extermination à Auschwitz (Pologne). Karol Pajer était venu de Tchécoslovaquie avec une femme, recrutée comme monitrice à Vence, qui s'est ensuite réfugiée à Billom (Puy-de-Dôme) et que Karol Pajer a rejointe après être passé par la Creuse.
Son nom figure sur le monument aux morts de Billom, car ce combattant FFI est mort durant les combats du Mont-Mouchet (au pont du Crépoux, commune de Pinols, Haute-Loire).
Nous mentionnons son nom dans le livre Billom 1941-1943.
Puis dans le livre Tout un Monde au Mont-Mouchet, après les deux pages sur les combats du pont du Crépoux (11 juin 1944).
Une lectrice habitant Vence (Alpes-Maritimes) et rencontrée au Malzieu-Ville (Lozère), alertée par nous sur la spécificité du parcours de Karol Pajer, a entrepris, durant l'été 2015, un an après notre rencontre, de partir en Slovaquie à la recherches de Karol Pajer. Nous publions dans La Libération désirée tome 2 Massif central un condensé de son carnet de voyage, avec notamment la photo de l'hommage à Karol Pajer rendu sur le fronton de la mairie de sa commune de naissance, à Klenovec (Slovaquie), qui mentionne le texte de sa citation en français et en slovaque. Son histoire s'enchevêtre donc dans trois livres. Et il est fort possible que nous apportions des suites d'enquêtes dans nos prochains livres.
Le fait que le titre La Libération désirée tome 2 Massif central mentionne le Massif central, cette grande identité géographique qui n'a aucun prolongement administratif, a pu perturber ceux qui attendent que l'on parle de leur département, de leur canton, de leur commune, de leur hameau, de leur quartier, des gens qu'ils connaissent dans un périmètre restreint. Ayant été journaliste durant plus de vingt ans, nous connaissons parfaitement les règles de la loi de proximité. Malgré cela, nous estimons important de montrer que nombre de parcours de vrais résistants ne se réduisent pas à un territoire restreint. Ils ont dû bouger, se remettre en question, passer dans la clandestinité, prendre le maquis en cherchant la meilleure efficacité possible.
Prenons trois réfractaires au Service du travail obligatoire : le premier s'est caché dans une ferme. Son histoire se narrera sur un territoire restreint (une commune du même département, voire d'un autre département, chez un parent). Il est important de collecter ces petites histoires, même si elles ne sont pas les plus représentatives de ce que représente l'engagement résistant. C'est de la Résistance civile (refuser de travailler pour l'occupant).
Le deuxième réfractaire rejoint un maquis. Exemple Marcel Bourloton. D'Aurillac (Cantal), ce réfractaire au STO se met au vert au maquis dit d'Isserteaux (Puy-de-Dôme). Il côtoie des jeunes venant d'autres horizons. Lors d'une opération, il est tué en passant en camion à Lezoux (Puy-de-Dôme) où personne ne le connaissait, enterré par ses camarades, clandestinement, vers Isserteaux, puis inhumé dans une concession familiale au cimetière d'Aurillac, après la guerre. Sa tombe étant tombée en déshérence, nous avons illustré son histoire avec la photo du pin qui y a poussé (voir Billom 1941-1943). Grâce à de multiples gestes de solidarité et un contact établi au cours d'une séance de dédicaces à la librairie Point-Virgule à Aurillac (Cantal), nous avons eu accès à un fonds photographique qui nous a permis d'illustrer son parcours de vie sur trois pages parues dans La Libération désirée.
Le troisième réfractaire est Patrice Berméjo. Né à Cransac (Aveyron), il se met au vert dans un département limitrophe (le Lot). Lors d'une opération à Maurs (Cantal), il est fait prisonnier par des gendarmes de Maurs, interné aux maisons d'arrêt d'Aurillac et de Riom (Puy-de-Dôme), puis transféré au camp de transit de Compiègne (Oise), au camp de concentration de Dachau (Allemagne) et aux Kommandos d'Allach et de Kaufbeuren (Allemagne). Grâce au carnet qu'il a confectionné depuis Riom, et aux noms qu'il a notés et à ses dessins, nous pouvons suivre son itinéraire dans La Libération désirée tome 2 Massif central. Ceux qui ont vécu la Libération du territoire, fin août-début septembre 1944 dans le Massif central n'ont pas eu le même regard que les déportés ou les prisonniers de guerre libérés au printemps 1945.